Quand la simplification administrative devient un facteur supplémentaire d’exclusion

S’inscrire à Pôle Emploi, demander la Prime d’activité ou un rendez-vous à la CAF, déclarer ses revenus, demander un bilan de santé : le Service Public s’installe en force sur la toile.

Mais alors que, pour le plus grand nombre, cette dématérialisation des démarches est synonyme d’efficacité, de rapidité, de flexibilité, etc. Nous, intervenants sociaux et bénévoles, constatons chaque jour que la précarité numérique renforce la précarité sociale.

Au-delà du financement du matériel informatique et de la connexion, se trouve surtout derrière cette fracture numérique, la réalité de l’illettrisme et de la méconnaissance totale d’internet.

Afin d’éviter une rupture de droits ou de ressources des plus précaires nous sommes de fait, travailleurs sociaux et bénévoles, régulièrement amenés voire contraints, de ‘’faire à la place de’’, rendant ainsi l’usager spectateur de ses propres démarches.

C’est un constat douloureux, car la portée de notre action n’est qu’immédiate, en face d’un phénomène en pleine accélération.

La web-administration n’est donc pas une simplification pour tous, bien au contraire, puisqu’elle renforce auprès de toute une catégorie d’usagers un lien de dépendance à l’action sociale (.com)

 

Aussi, il nous semble indispensable de réfléchir au sein du réseau associatif, à des solutions afin que chacun puisse s’autonomiser dans le « tout numérique ».

 

Laure TREMEL

Coordinatrice du Service Logement

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